La distinction homosexuel/hétérosexuel date d'environ un siècle. Il s'agissait alors d'une façon nouvelle de classer et de juger la société et ses membres. Jonathan Katz retrace l'histoire du concept d'hétérosexualité. Il analyse les textes pionniers de Sigmund Freud ou Richard Von Krafft-Ebing sur la sexualité, et ceux d'auteurs comme James Baldwin, Betty Friedan, Adrienne Rich, Kate Millett, Michel Foucault. La division homosexuel/hétérosexuel ne repose pas sur une nature immuable mais constitue une nouvelle modalité historique d'organisation de la sexualité. L'hétérosexualité n'a pas seulement été imposée, elle a été inventée, créée de toutes pièces notamment par ces médecins du XIXe qui avaient à justifier qu'on puisse faire l'amour sans intention de procréer. Katz nous montre en effet qu'au départ, l'hétérosexualité était une perversion, une attirance pour les deux sexes, puis une pratique érotique excluant la procréation. Comment est-elle devenue ensuite la norme dominante ?
Auteurice.s:
Jonhnatan Ned Katz
Commentaire
Un bouquin très interessant, même s'il tend, je pense, a etre Hors-Sujet vers la fin. Katz montre bien comment l'hétérosexualité est un concept flou, si ce n'est dominant. Je dis cela parce que, malgré l'ensemble des exemples donnés, j'ai du mal a concevoir que ça justifie une norme (tout du moins à l’époque qu’il évoque, qu’on soit clair). Plus précisement, il énonce qu'en amerique (mais on pourrait faire un raisonnement simialire autre part imo) on est passé.e d'une vision du sexe comme forcement procreateur a une hétérosexualité vue comme des pratiques de plaisir, avec un entre deux ou elle fut vue comme pathologique (eh oui, ce qui etait pas procreateur etait mal). Et c'est là ou je suis moyennement convaincue. Car tout autant que je suis à porter à le croire, tout comme on peut critiquer Laqueur sur sa vision de la non-linearité du concept de sexe, on peut a mon avis critiquer Katz sur la grandeur de sa proposition qui voit en l’hétérosexualité une pathologie. Ce n'est pas parce que cela est vrai en nouvelle-angleterre que cela est vrai sur tout le territoire. Ce n'est pas parce qu'un dictionnaire ou 2/3 medecins parlent de l'héterosexualité comme d'une pathologie que c'est la norme. En faisant une analogie avec le présent, je souhaiterais avancer une thèse un peu plus différente : je ne nie pas la création de l'hetérosexualité. Je pense cependant qu'elle est plus floue que ça, et qu'une part importante qu'il n'a pas traité est l'idée des « discours concurrents ». Ce que je veux dire par là est la chose suivante : Très recemment, ce meme dictionnaire a incorporé le terme femme comme « having a gender identity that is the opposite of male ». Est-ce que ça veut dire pour autant que cette definition est la norme a l'heure actuelle ?
EDIT : To be fair, je suis un peu dur avec le bouquin là. Non seulement parce que le livre est dans l’un des premiers à faire des études de ce type si je me souviens bien, mais aussi parce que fucking context matter. Certes, que ça soit présent à un endroit veut pas dire que ça soit majoritaire, mais en même temps, on parle des années du 19-20e siècle quoi. Je pense en définitif que j’aurais juste voulue plus de sources. Aussi, peut-être est-ce là moi qui n’ait pas assez de connaissance en ce qui concerne la chrétienneté.
Je noterais aussi une discussion très interessante sur Freud. On a beau shit talk sur Freud à tout les heures du jours et de la nuit (et à raison), on en finit par oublier que pour l’époque, Freud, c’était révolutionnaire et qu’il était progressiste pour son époque; voyant les sexualités comme fluide ou encore énonçant que tout le monde était fondamentalement bisexuel.le. Donc, et quand bien même il a dit a whole lot of shit – et un peu comme Money, Kraft-Ebing ou d’autres en définitif – faut reconnaître qu’il a jouer un rôle dans l’évolution des discours et des mentalités.