Un article discuttant succintement du féminisme radical et de la théorie queer à partir d'une experience personnel

Auteurice.s:

Kathy Rudy

  • Commentaire

    L'article de Rudy discute de la transition du feminisme radical à la théorie queer en se basant sur son experience personnel. Dans cet article, l'autrice montre les défauts et les avantages de chaque théories d'un point de vue historique.

    Pour Rudy, le feminisme radical à un défaut principal, celui d'une vision essentialiste et homogène des femmes. Ici, le très connu adage " le feminisme est la théorie, le lesbianisme est la pratique " nous vient naturellement en tête. Dans un tel contexte, nous dit-elle, un tel feminisme était condamné à échoué. Basé sur une fausse promesse de solidarité qui vient effacer les differences réelles et quantitatives entre les femmes, le séparatisme lesbien ne pouvait être autre chose qu'un mouvement blanc. En outre, de part sa réduction de la complexité du genre à la binarité oppresseur/victime, cette théorisation empêchait les feministes de l'époque de se penser dans un système plus large. La théorie queer permise ainsi la destruction de cette pensée. En mettant en avant l'idée que le genre, le sexe et la sexualité sont des constructions sociales dynamiques et reconfigurables, elle casse l'idée d'une essence feminine ontologique; une construction qui ne fait que reprendre la tactique de l'oppresseur.  Cependant, la théorie queer n'est elle-même pas exempt de défaut, et cette même tactique de l'oppresseur que la théorie queer critique chez le feminisme radical se retrouve être une tendance aussi présente dans la théorie queer elle-même. Cette théorie, de part son caractère 'neutre' et séparé du féminisme - après tout, le queer est bien plus englobant - en arrive à sur-évaluer des modes de pensés et d'actions traditionellement considérés comme masculin. En cherchant à déconstruire le genre et à le subvertir au travers d'actes public « dans-ta-face », le queer en est venu à répudier la sphère privée et l'attachement émotionel traditionellement associés aux femmes. Dès lors, une théorie queer actualiser ne peut faire l'économie de prendre en compte le féminisme et d'accorder une importance à cette sphère jusque là delaisser.

    C'est un article que j'apprécie beaucoup pour sa mise en lumière du 'masculinisme' présent dans la théorie queer. C'est quelque chose que j'avais deja vu comme étant une critique de Foucault, et en ce sens, la critique de Rudy ne me choque pas du tout. Le fait que la théorie de la sexualité de Foucault soit trop générique là rend très masculine et empêche de penser - malgré ses nombreux bons points - une sexualité proprement féminine. Et c'est quelque chose que l'on retrouve, je pense, encore aujourd'hui. L'article à été écrit en 2001, et pourtant je peux tout de même faire des liens avec des problématiques actuelles. Dans son livre, _Vers une normativité queer_, Pierre Niedergang evoque justement ce sujet, même de façon indirect. Evoquant l'origine des safe spaces et des réactions à ce nouveau paradigme, il discute des tensions à son sujet. Il y a dans sa discution autoure de l'activité millitante très porté sur l'absence d'émotions et la dure réalité millitante dont Halberstam semble pour lui être le paradigme; et l'autre côté émotionel, tout une reflexion autour du masculin/feminin qui n'est pas sans rappeler l'article de Rudy.