Du courage et du sexe : les relations butch-fem dans les années 1950

Commençant son premier article en élucidant la question du rejet des butch/fem par les lesbiennes assimilationnistes, Nestle théorise que bien plutôt qu'une volonté de démarcation qui serait elle-même du à une supposé sur-visibilité qui ferait passer les couples butch/fem pour la totalité du lesbiannisme des années 50; la vrai raison d'un tel rejet serait bien plutôt à penser dans le caractère sexuel de telles relations. Les identités Butch/Fem sont bien plus que de simples rôles (et certaims y voient carrement des genres), et c'est tout un spectre qui se dévoile en réalité à nous. Tout un spectre qui est en réalité bien différent de la simple copie hétérosexuel qu'on a bien souvent tendance à le résumer sous. De telles lesbiennes articulent un désir complexe, lui-même inscrit dans un cadre historique particulier, et passer tout cela sous silence, c'est effacer, renier, un contexte historique spécifique et transgressif, tant en matière de genre qu'en matière de sexualité.

Fem est un livre puissant. Je n'ai pas continué à le résumer par flemme, mais c'est un livre qui dégage une certaine energie. Bien que court, ce livre nous montre très bien l'organisation de la sexualité Butch/Fem. El y aurait surement plus à creuser, et effectivement, ce n'est pas en 170~ pages que l'on peut comprendre la complexité des dynamiques Butch/Fem, mais j'en ressors tout de même avec l'impression de mieux comprendre ce qui fait que ces dynamiques ne soient pas hétéro et ce, ne serait-ce que théoriquement parlant. C'est un livre puissant aussi en ce qu'il met en scène des choses avec lesquelles on peut facilement s'identifier. Le contexte n'était bien sûr pas le même, mais j'ai ressenti viceralement le moment ou Nestle évoque la queue interminable aux toilettes. Dans les années 60, les lesbiennes étaient encore considérées comme des déviantes, des pathologies; et ainsi, elles étaient contraintes d'aller aux toilettes des bars une à une, et parce qu'elles étaient vues comme des prédatrics sexuelles ? Seems familiar ? Because it fucking is to me. En tant que personne trans, je ne suis que trop bien familière avec ce trope du prédateur sexuel, et c'est pourquoi je pense que le témoignage de Nestle a beaucoup résonné avec moi en ce point précis. C'est un livre qui mélange aussi un peu de théorie avec des récits érotiques et oof et j'ai été d'ailleurs surprise d'y trouver un article parlant des lesbiennes et de la prostitution.