Ce livre est intéressant parce qu’il fait de la vulgrisation. Outre ton son côté lesbienne cis 101, le premier chapitre parlant du genre est très le mood et je pense que l’autrice aurait appréciée lire plus de livres académiques (si cela n’est pas déjà fait, les points évoqués m’ont beaucoup faits penser à Serano et Butler; mais els ne sont pas cité.es en bibliographie). Ainsi, et en tant que tel, ce n’est pas un livre – et selon les mots de Morel – qui va chercher à créer une analyse poussée, et ce n’est pas un mal selon moi. C’est un public différent.

La seule critique que j’aurais à faire à ce livre, c’est peut-être bien la vision de l’autrice qui prône le lesbianisme politique. Cette dernière énonce que ce projet politique n’a jamais envisagé quiconque d’hétéro à devenir lesbienne, et qu’il s’agissait bien plus pour celle qui le pouvait de le devenir. Or, cela est selon moi un gros angle mort historique. Sans entrer dans tout les détails qui me font haïr ce concept qu’est le lesbianisme politique, m’arreterais-je à dire que quand bien même cela n’était pas le cas, toujours est-el que l’histoire lui fait dire le contraire; et que des femmes hétéra qui se sont dites lesbiennes, el y en a eu. Une autre critique que je pourrais faire, et à la suite d’un article de Morgana and Al. « Who we’re rollin’ around in bed with » indique explicitement que cette façon de lier l’orientation sexuelle à la politique était vraiment pas ouf. Lier l’orientation à la politique féministe, c’est aussi se placer potentiellement en contre-courant des communautés Butch/Fem pour la raison qu’elles renforceraient le patriarcat; et quand bien même cela n’est pas la position de l’autrice qui évoque à juste titre que ce n’est pas le cas des femmes trans, toujours est-el que cela fut là aussi un point de tension historique.