"Nous commencerons par discuter les points de vue pris sur la femme par la biologie, la psychanalyse, le matérialisme historique. Nous essaierons de montrer ensuite positivement comment la "réalité féminine" s'est constituée, pourquoi la femme a été définie comme l'Autre et quelles en ont été les conséquences du point de vue des hommes. Alors nous décrirons du point de vue des femmes le monde tel qu'il leur est proposé ; et nous pourrons comprendre à quelles difficultés elles se heurtent au moment où, essayant de s'évader de la sphère qui leur a été jusqu'à présent assignée, elles prétendent participer au mitsein humain." Simone de Beauvoir.

Auteurice.s:

Simone De Beauvoir

  • Féminisme Essentialiste Philosophie Historique Féminisme
  • Commentaire

    Introduction

    Dans cette partie, de beauvoir pose les jalons de sa reflexion à venir dans son livre. On y retrouve des idées essentielles de sa pensée : Elle se place du point de vue existentialiste (transcendance / immanence) et elle y développe rapidement le concept de l'Autre et du devenir (c'est-à-dire que quelqu'un qui est, l'est peut-être parce que, forcé à l'être, dans les fait, el l'est devenu.e). Ce n'est pas sans problèmes cependant. Et c'est d'ailleurs le problème majeur du livre que l'on retrouvera à d'autres occassions : Bien qu'affirmant qu'el n'y a aucun « destin physiologique, psycologique ou économique » (P.34), elle n'en reste pas moins convaincue que « la division des sexes est [...] un donné biologique » (P.22). Ainsi, d'une part il s'agit là d'une hypothèse qu'elle n'explicite pas, et ce, quand bien même elle parle du fait qu'il est « impossible de traiter aucun problème humain sans parti pris » et qu'au « lieu de chercher à dissimuler les principes que plus ou moins on sous-entends, mieux vaut d'abord les poser » (P.32-3); mais surtout, cela la place dans un cadre de penser, je pense, ou le genre est l'interpretation culturelle du sexe. De plus, en se plaçant dans une vision existentialiste, et comme l'a dit butler dans trouble dans le genre, « la théorie de l'incorporation qui marque l'analyse de Beauvoir est clairement limitée par le fait qu'elle reproduit, sans esprit critique, la disctinction cartesienne entre la liberté et le corps. [...] Aussi, à chaque fois que la distinction entre l'esprit et le corps est reproduite sans esprit critique, n'oublions jamais la hiérarchie de genre que cette distinction a traditionnellement servi à produire, à maintenir et à rationnaliser » (P.77) (on reviendra plusieurs fois sur ce que butler à a dire de beauvoir).

    Destin

    Les données de la biologie

    En très gros, beauvoir cherche à expliciter ce qu'est une femelle et un mâle en regardant philosophie et biologie, tout en prenant bien soit de ne pas les rattacher aux femmes et aux hommes. Dans ce chapitre, elle réussie à séparer la femme de son corps, après tout « la femme, comme l'homme est son corps : mais son corps est autre chose qu'elle », et elle réussie à séparer biologie et social, mais seulement pour enfoncer toujours plus l'idée d'une nature immuable. Mais, et c'est là ou c'est perturbant, bien qu'elle en vienne à confirmer l'existence de la femelle et du male, il y a de ces passages qui me font me dire " so close, yet so far ".  Soit dit en passant, comme elle n'utilise pas le concept de genre vu qu'il n'a pas encore été inventé (utilisé pour la première fois dans un contexte scientifique en 72 je crois); cela rend la lecture assez difficile car sexe peux ici avoir deux sens. Gardons ça en tête pour la suite, parce que moi, ça m'a perturbée.

    La partie animale

    Dans le début du chapitre, elle dit que,

    “ C'est en exercant l'activité sexuelle [la reproduction] que les hommes définissent les sexes [1] et leur relations comme ils créent le sens et la valeur de toutes les fonctions qu'ils accomplisent : mais elle n'est pas nécessairement impliquée dans la nature de l'être humain. Dans La phénoménologie de la perception, Merleau-Ponty fait observer que l'existence humaine nous oblige à réviser les notions de nécessité et de contingence. « L'existence, dit-il, n'a pas d'attributs fortuits, pas de contenu qui ne contribue à lui donner sa forme, elle n'admet pas elle-même de pur fait parce qu'elle est le mouvement par lequel les faits sont assumés. » C'est vrai. Mais il est vrai aussi qu'il est des conditions sans lesquelles le fait même de l'existence apparait comme impossible. ” (P.41-2)

    Ici, elle voit selon moi la création des hommes et des femmes comme non nécessaire à l'existence humaine, mais pas à l'animal où il y a des femelles et des males, ce qui est visible lorsqu'elle dit dans son introduction que « la division des sexes [...] est un donné biologique » ou même ici lorsqu'elle énonce qu'il « est des conditions sans lequelles le fait même de l'existence apparait comme impossible ». Ainsi, plutôt que d'affirmer que l'existence humaine étant « le mouvement par lequel les faits sont assumés », il ne peut y avoir de sexe qui ne soit pas déjà du genre, « qu'il ne peut y avoir de référence à un corps pur qui ne participe pas à la formation de ce corps. » (CCQC, P.30) comme le dit Butler; elle en vient à la conclusion inverse de la séparation stricte : qu'il y a un sexe animal.

    La question est donc de savoir comment caractériser ces sexes. Et si la philosophie n'a pu régler ce problème, c'est peut-être bien en étudiant la biologie que le problème sera réglé. Mais la chose n'est pas aisée. Se basant sur des données traversant tout le monde animal et végétal, beauvoir à l'instar de hoquet dans des sexes innombrables, montre que la différenciation n'est pas univoque et que la reproduction n'implique pas nécessairement différenciation. En outre, elle critique le point de vue selon lequel l'ovule serait forcément passif et le spermatozoide actif. Se basant sur sa ligne de pensée existentialiste, elle pense au contraire que les deux sont actifs, mais differement. Appuyons ce point. De beauvoir est existentialiste. Elle pense que l'humain.e est caractérisé.e par sa transcendence, son dépassement perpetuelle, et que aller dans l'immanence est une faute. Appliquer à notre contexte, elle cherche à montrer en quoi, et contrairement à ce qu'on pense jusqu'à lors, que les deux principes sont actifs, qu'els se transcendent et se dépassent, rejettent leur individualité, dans la fécondation. Ceci lui permet, je pense, d'en arriver là à sa conclusion que « [D]ans l'ensemble, et surtout en haut de l'echelle animal, les deux sexes représentent deux aspects divers de la vie de l'espèce. Leur opposition n'étant pas [dans le mouvement, mais dans la synthèse, le dépassement; la façon de le faire]. c'est la continuité de la vie qui cherche à se réaliser en dépit de la séparation [chez la femelle]; tandis que la séparation [prévaut] par l'initiative mâle [...] » (P.63, je souligne).

    La partie humaine

    Et donc, maintenant que l'on a compris comment séparer les deux sexes, il faut essayer de faire le lien avec les genres. Là encore, de beauvoir reste sur une ligne assez essentialiste quoique plutôt nuancée et c'est d'aileurs ici que de beauvoir introduit son concept de situation.

    De Beauvoir nous dit qu'il y a des faits materiels, que la femme est « plus faible que l'homme; elle possède moins de force musculaire [...] » (P.75). Cependant, elle parle de moyenne en page 71, ce qui nous permet de relativiser un peu ce propos. Mais que cela soit en moyenne ou non, il n'empêche, qu'elle en conclut que « ces faits ne sauraient se nier ». Cependant, elle effectue ici encore une séparation. Tout comme il y avait séparation entre la femme et la femelle, elle sépare le biologique du social. Car en effet, elle nous dit que bien qu'il y ait inferiorité de la force, cette dernière ne peut prendre sens qu'en société, dans un contexte donné et dans lequel on lui donne une importance, et on pourra ici d'ailleurs reprendre ce que Delphy a dit sur le sujet dans l’ennemi principal et qui agit comme d'un bon complement. Ici, on comprends donc le sens du concept de situation : Il s'agit du fait que le corps est toujours déjà emprunt d'un certain sens social compris au sens d'importance, et qui vient changer les possibilités même de projets effectuables. La femme à moins de « fermeté et moins de perseverance dans des projets qu'elle est aussi moins capable d'executer » mais cela est tout aussi du à un très gros contexte social qui donne une importance à cette caractéristique.

    Conclusion/critique du chapitre

    Je suis très frustrée par ce chapitre du au fait que je (re)lis De Beauvoir après avoir lue Butler. En ce sens, j'ai vraiment cette impression que Beauvoir aurait pu aller bien plus loin, si seulement elle avait réussie à se sortir de ce cadre idéologique. On a parlé.es plus tôt du fait qu'elle fait la séparation femme/femelle bien plutôt que de l'infirmer, mais on pourrait en dire tout autant de sa séparation biologique/social. Beauvoir accepte sans condition le fait que l'inferiorité physique est un fait de nature, relégant la responsabilité au social, mais seulement dans le cas du sens, de l'importance conférée. Ainsi, jamais elle ne remet en question le fait que cette inferiorité physique puisse aussi en grande partie être du à un contexte social. Il n'est pas à dire qu'il n'existe pas des gens qui soient plus faibles que les autres (et la testostérone joue en effet un rôle dans le développement des muscles et de la force), et effectivement, on peut faire une séparation en moyenne, mais elle ne se dit jamais que cette différence, même en moyenne, ne puisse pas être du aussi à un contexte social. On affirme bien souvent que les femmes sont plus faibles que les hommes, et on sort des stats de nos chapeaux; mais c'est en oubliant les précscriptions. Que l'on eu fait ces statistiques dans les colonies des USA, et je suis sûre que le résultat aurait été possiblement moins marqué. Elle dit que la biologie n'est pas destin, mais par contre, de cette biologie, elle ne critique absolument rien.

    Le point de vue psychanalitique

    Ceci, dit. Dans cette partie, el s'agit pour beauvoir de critiquer la psycanalyse. Outre les critiques classiques qui lui sont faites - et là, je pourrais, entre autre choses parler des critiques de Butler - le point salliant qui ressort dans la critique de De Beauvoir est, on s'en serait douter, le choix.

    Beauvoir, comme je l'ai dite précedemment, est existentialiste et en ce sens, elle place le choix comme élement principal, primoridal même, de l'existence. Et c'est ce point qui l'a fait être si contrariée avec la psycanalyse. Car cette dernière ne voit la sexualité que comme un résultat mécanique de loi universelles et pré-établies et que, dès lors que la loi n'a pas été totalement interiorisée ou même pas du tout, la psycanalyse y voit un arrêt de la route de développement, là ou De Beauvoir la critique pour ne pas réussir à y voir, tout simplement, potentiellement, un choix. Cette partie me fait d'ailleurs apprécier de plus en plus la lecture de Trouble dans le genre. Car en effet, l'une des problématiques de Butler est de refuser le sujet humaniste, et donc le principe de liberté total, de choix tel que problématisé par Sarte à titre d'exemple (même s'iel va plus loin dans sa définition du sujet humaniste), mais tout en ne tombant pas dans un point de vue deterministe. A la position existentialiste qui voit une liberté totale, et à la position psycanalytique qui y voit une rigidité totale, Butler réponds dans sa section Le genre : les « ruines circulaires » du débat actuel que « Manifestement, la controverse sur ce que l'on entend par construction bute sur la polarité philosophique classique entre le libre-arbitre et le determinisme. [...] Dans ces termes, le « corps » apparait comme un simple véhicule sur lequel sont inscrites des significations culturelles, ou alors comme un instrument par lequel la volonté d'appropriation [...] se choisit une signification culturelle. Dans tout les cas, on figure le corps comme un simple instrument. [...] Mais le « corps » est lui-même une construction [...] » (P.71). Il y a dans la position de Butler, pourrait-on dire si ce n'est un dépassement, une conciliation tout du moins de ces deux points de vue : on garde une certaine agentivité dans les normes, et on reconnait que la psychée, l'inconscient est avant tout régulé par ces normes même (sans entrer trop dans les détails).

    Mais outre cela, et pour revenir à De Beauvoir, cette dernière ne rejette pas totalement la psycanalyse. Outre son désaccord profonds sur la question du libre-arbitre ou sur l'absence de Freud de théorisation de libido féminine à titre d'exemple, elle reconnait que « Freud a mis en lumière un fait dont on n'avait pas reconnu avant lui toute l'importance : l'erotisme masculin se localise dans le penis; tandis qu'il y a chez la femme deux systèmes érotiques distincts : l'un clitoridien [...] l'autre vaginal » (P.82). Mais, et suivant Freud par là-même, reconnaissant que le système clitoridien est voué à disparaitre au profit du stade vaginal (ça reste freud hein). Je ne ferais pas ici une étude de Freud et de ce qu'il a pu apporter ou non à la société, cela est hors du cadre de ce résumé et il me faudrait ressortir L'invention de l'hétérosexualité de Katz, mais toujours est-il que nous pouvons ici nous borner à dire qu'il y a, cette fois-ci, chez de Beauvoir comme chez Freud, une hypothèse implicite de sexe heterosexuel. Sans nier la possibilité pour des lesbiennes d'utiliser un strap; il est néanmoins sous-entendu que le rapport pénétrationelle pénis-vagin est la fin de tout développement, qu'il est le but ultime à atteindre.

    Le point de vue du materialisme historique

    Enfin, beauvoir critique le point de vu marxiste dira-t-on. Tout comme elle refuse la thèse du tout-sexuel de Freud, elle en refuse la thèse du tout-économique d'Engels.

    Ce dernier, pour expliquer l'oppression des femmes, part du principe que tout est du au capitalisme, que c'est le passage à la propriété privée et à la division sexuelle du travail qui créer cette oppression. En définitive, il base sa théorie de l'exploitation de la femme sur le développement de la technique. A la base, à l'age de pierre,  il y avait certes une division dans les travaux et dans la force, mais elle n'était pas d'importance en ce qu'aucun outil n'était présent - et ce à quoi il ajoute d'ailleurs que la femme restait au foyer [2]. Or, avec l'arrivé du bronze et de tout autres materiaux arrive l'outil et le developpement de la force physique. Pour aller plus loin dans la technique, dans la productivité, l'homme se met à asservir l'homme et créer la proriété privée et par ces fait conquis aussi la femme qui ne peux plus suivre, faute de force suffisante pour manier l'outil. Il y a création de la famille patriarcale. Reliant ainsi la femme à la technique, engels peut des lors affirmer que la socialisme et " le féminisme " [3] sont aussi liés, l'emancipation de la femme ne peut arriver que par l'emancipation du capitalisme.

    Ainsi, et bien qu'elle reconnaisse que le materialisme historique à ce bon point qu'il voit en l'humanité non pas « une espèce animale » mais bien plutôt « une réalité historique » (P.98), bien qu'il concoive que « les prétentions ontologiques de l'existant prennent une figure concrète d'après les possibilités materielles [d'exsistence] » (P.107), elle le critique tout autant que la psycanalyse pour sa non prise en compte du libre-arbitre et part dans un choix pur en ce qu'elle énonce que « la découverte du bronze à permis à l'homme [...] de se découvrir comme créateur, dominant la nature [...] mais [que] cet accomplissement ne se fut jamais réalisé si l'homme ne l'avait pas voulu [...] » (P.103). Dans cette même idée justement, semble-t-il qu'Engels parle du passage de la communauté à la propriété privée, mais n'en explicite en rien les mécanismes, la source et traite ce passage comme d'un « mysterieux hasard » (P.107). Au contraire - et bien qu'elle soit d'accord avec Engels sur le fait que qu'il « a bien compris que la faiblesse musculaire de la femme n'est devenue une inferiorité concrete que dans sa relation avec l'outil de bronze et de fer » (P.103) [4] - selon elle, il en oublie par la même l'agentivité des hommes. En effet, le point de vue du materialisme historique, rappelons-le, est celui des classes comme des agents passif de l'histoire; ce que de Beauvoir ne saurait accepter.

    Ainsi, pour elle, la propriété privée présuppose que l'homme eu pu d'abord s'affirmer comme autonome et séparé, hors de la nature et de la communauté dans lesquels il « sentait perdu » faute d'éprouver « son pouvoir sur le monde » (P.102) [5]. Mais cette affirmation seule ne suffit pas pour De Beauvoir, qui continue en disant que les manifestations de la communauté et de la nature (totem, mana etc.) vont être repris à un compte individuel. Ici, elle suit sa ligne de pensée existentialiste selon laquelle la conscience ne peut se découvrir qu'en s'aliénant à une autre, qu'en en découvrant une autre. Ainsi, similairement, ces manifestations tels que le totem qui autrefois aliénaient la communauté; une fois reprise individuellement, lorsqu'il y a « incarnation singulière », vont permettre aux chefs de clans comme aux individus ensuite de réclamer leur morceau de terre et ce qui va avec. En reprenant ces concepts, il y a passage d'une aliénation collective à une aliénation particulière. Mais outre cela, il serait hatif de voir dans le capitalisme le seul et unique mécanisme d'asservisement de la femme [6]. Car en effet, selon de beauvoir, « la division du travail par sexe aurait pu être une amicale association » (P.104) et que s'il « n'y avait pas en elle la catégorie originelle de l'Autre, et une prétention originelle à la domination de l'Autre, la découverte de l'outil de bronze n'aurait pas pu entrainer l'oppression de la femme » (ibid). Bien sûr, et pour critiquer cette thèse, de beauvoir nous sort aussi l'exmple oh combien classique de l'URSS dans lequel, déjà à cette époque il y avait une oppression des femmes bien que l'on ne fut plus sous le regime capitaliste et que ces « lois ou les moeurs lui impos[ant] le marriage [...] », « ce sont exactement ces vieilles contraintes du patriarcat que l'[URSS] a [...] réssucitées. » (P.106).

    Critique

    je PSA en disant que j'ai absolument aucune connaissance en antropologie. Cependant, je suis quand même perplexe face à plusieurs des énoncés de De Beauvoir. Je vais pas remettre en question sa thèse de la transcendence et de l'immanence, parce qu'elle me parait pas déconnante et que je vois difficilement comment les femmes ont pues être soumises autrement que par la force et l'habitude (elle parle des valeurs : « c'est l'activité mâle qui créeant des valeurs a constitué l'existence elle-même comme valeur » (P.117)). Je vais ici seulement me borner à souligner plusieurs hypothèses qui demanderaient confirmation.

    Avant toutes choses, le plus important selon moi est peut-être bien son absence de sources. On parle pas ici d'un manque, mais bien d'une absence totale. Je veux bien que tu développes une thèse, et que tu critiques l'ambiguité de l'éthnologie, mais si, comme je l'ai lue sur le web, ton travail est le fruit d'années et d'années de recherches, au moins cite; non ? Comment je suis censée être en mesure de valider ton point de vue et tes critiques sinon ? Sinon, ton hypothèse existentialiste ne reste que cela : une hypothèse; et ça, ça m'interesse pas autant qu'une thèse. Je veux bien, a la suite de hooks, ne pas être si rigide sur les formalismes académiques, mais je peux pas dépasser cette ligne. Sinon, moi aussi je peux affirmer n'importe quoi et prétendre à la verité.En dehors de ça, et je pense, c'est l'hypothèse la plus évidente à critiquer : celle qu'on pourrait dire des chasseurs-cueilleurs. De ce que je comprends de ce que je lis (et de wikipédia qui confirme en partie ce que je lis), les hommes chassent et tout parce qu'ils peuvent acceder à la transcendence, mais pas les femmes puisqu'elles sont aliénées par leur condition biologique. Cette hypothèse de la divison entre chasseur / cueilleur et maternité est contestée de nos jours de ce que j'ai crue comprendre (faut que je me renseigne plus). De beauvoir semble poser comme un fait cette division, mais cela n'est pas du tout évident. S'il y avait des femmes guerrières, même minoritaire, pourquoi n'y aurait-il pas aussi des femmes chasseuses ? N'y-a-t-il pas ici une période de transition qui à été passée à la trappe ? En ce qui concerne la non-régulation des naissances. J'ai soulignée son " évidemment " qui me pose enormement problème (on dirait un " c'est trivial " en math), mais en dehors de ça, elle parle bien du fait que dans les temps nomades, il y avait bien un contrôle des naissances : on tuait ou laissait mourir les enfants en trop, et ce n'est que lors d'une certaine sedentarisation que l'enfant à eu une importance relative. Donc, certes, elle avait sûrement en tête qu'il n'y avait pas de contrôle lors de la sedentarisation; mais cela n'est pas clair·e dans son propos et qui plus est, rien n'implique que sedentarisation implique forcement absence de contrôle. Peut-être il y a-t-il eu une augmentation de la démographie parce que beaucoup d'enfants mourraient jeunes, certes, mais de là à dire qu'il n'y a eu aucun contrôle, tout du moins dans un premier temps, on peut se poser la question. De plus, elle dit que les femmes n'ayant pas de periodes d'infertilité, elles enfantaient presque en permanence et que cette « fécondité absurde » l'empêchait de faire quoique ce soit; créeant plus de besoin qu'on ne pouvait en satisfaire. Là encore, j'ai l'impression de lire un " les homme sont des animaux qui sont contrôlés par leurs pulsions " et putain que de nos jours c'est une hypothèse sans fondements*, et donc que par peur de projection je ferais gaffe à ça. Enfin, j'ai aussi du mal avec cette phrase selon laquelle, la femme qui est vouée à l'accouchement est un animal. Elle dit clairement que « ce n'est pas en donnant la vie, c'est en risquant sa vie que l'homme s'élève au dessus de l'animal » (P.115), impliquant par là qu'une femme qui ne peut risquer sa vie n'est qu'un animal. C'est assez malaisant.

    [1] homme et femmes j'imagine puisqu'elle parle après de leur relation et que tout le cadre autour parle de l'existence humaine.

    [2] Projection much ? Enfin, je dis pas c'est pas le cas; mais affirmer comme ça, de but en blanc que ce fut le cas, même avant l'invention de la famille nucélaire... Et sachant, en plus de nos jours qu'il y a pas mal de mythe sur la préhistoire semble-t-il.

    [3] il parle pas de féminisme bien sur, c'est moi qui transforme pour la cohérence de mes propos.

    [4] Là, je ne la rejoint pas. Là encore, on présuppose une faiblesse (significative) de la femme - de la femelle ? - qui a toujours existée, et qui existera toujours.

    [5] Ici, j'ai l'impression qu'elle se rapproche de la tendance anarchiste (bookchin) à voir la domination de l'homme sur l'homme comme prévalant sur celle de la nature.

    [6] Ca vous rappel rien ? Non ? Un indice, ça commence par un « F ».