Un jour, je me suis demandé : pourquoi est-ce moi qui ramasse les affaires qui traînent ? Je n’ai trouvé qu’une seule réponse. Parce que je suis une femme qui vit avec un homme et deux enfants et que, conséquemment, les corvées, c’est pour ma gueule. Être une femme, ce n’est pas seulement l’idéal de minceur et de cheveux qui brillent, c’est le souci permanent des autres et du foyer, c’est être sans cesse ramenée à la saleté, aux taches, à la morve. L’égalité serait déjà là, mais les femmes conservent la conviction intérieure qu’elles doivent s’occuper de tout et de tout le monde, et d’elles en dernier, s’il reste cinq minutes à la fin de leur triple journée. Cette féminisation de la sphère privée implique une autre conséquence : l’espace public est toujours masculin. Peut-on se dire égaux quand la moitié de la population adapte ses vêtements en fonction des transports et fait attention à ne pas être seule la nuit dans la rue ? Et si le combat féministe devait encore et toujours se jouer dans la vie quotidienne de chacune et chacun, chez soi, dans sa propre maison, devant le panier de linge sale ?
Auteurice.s:
Titiou Lecoq
Commentaire
bon que dire de libérées ! [...] de Lecoq. Y en a des choses a dire là aussi (vous savez ça part mal quand je dis ça).
Y a des reflexions interessantes que j'avais pas vu jusqu'à lors. Outre les classiques implicites de l'heterosexualité est un système (ça transparait pas mal dans le bouquin) ou que les gestes méngers sont appris et transmit de generation en generation; un point interessant sur les tâches ménagères à l'école; un argument qui ressort souvent contre est " oui mais avec internet de nos jours, ça rends la chose inutile ", et faut avouer... j'étais d'accord. D'un point de vue utilitaire. D'un point de vue feministe par contre... Ça m'a faite réaliser que le remettre à l'école reduirait surement les inégalités. Car les tutos yt c'est bien beau, mais on vit pas dans un vaccum. Un mec qui voudra pas faire n'importe quoi ira encore moins chercher sur yt comment faire. L'argument conserve le status quo là où le reintroduire a l'école pourrait permettre un changement des habitudes genrées. Et puis, honnêtement, les parents sont loin de touste inculquer ça aux mecs (EDIT : et puis, même ça sous-entends que tout le monde à accès à internet). Cependant.
Outre que le livre à imo un ton très universalisant :
“ On se trouve face a un paradoxe : c'est l'erection de la femme comme individu ayant la maitrise de son corps qui a entrainé l'abandon de son individualité au profit du rôle de mère. ”
Ici, ce qui me gêne étant que le passage entier est centré sur l'individualité. A croire qu'une femme devient "seule" un peu. Je suis peut-être vache, mais repensons a la phrase " la ou il y a sexisme, se demander ou est le racisme ". Aux US en tout cas, j'ai cru comprendre que dans les communautés Noires, c'était encore très communautaire avec plusieurs mères qui elevaient en groupe un peu. Donc on perds ce côté individualisme. Outre cela (mais c'est lié) ma grosse critique serait concerant la race. Je viens de prendre cet exemple, mais on a aussi en page 201 :
“ Nous vivons dans une société sexiste (et raciste, mais c'est un autre sujet, bien que lié) ”
Non. Non, ce n'est pas un “ autre sujet ”, et ça a même sa place ici.Autre remarque, bien qu'elle parle d'intersectionnalité, elle ne cite le terme que deux fois. Une fois pour en rappeler l'origine, et l'autre pour prendre l'intersection entre... "Jeune" et "blanche" (je dis pas, mais il y a peut-être plus pertinant). Pour quelqu'un qui se targe a plusieurs reprises d'avoir faites des recherches, je me suis un moment demandée si j'en avais pas faites plus qu'elle.
Du coup, tout ca pour dire que ça fait très univsersaliste, genre toute les femmes ont les même problèmes. Et j'en veux pour preuve supplémentaire (on va dire je chipote, mais tant pis) :
“ Mais je ne connais aucune femme qui n'ait pas eu de problème dans le métro. Aucune. ([...] j'y crois dur comme fer) ”
Alors, euh, les femmes trans qui passent pas ? Dans l'tas - rien que moi - doit y en avoir qu'on fait pas chier. Alors oui, je suis sévère. Oui, c'est un peu un argument de mauvaise foi. Mais ça s'ajoute. Ce qui me gêne c'est pas tant le fait qu'elle traite d'une partie bien précise de la population (elle precise en debut d'ouvrage qu'elle s'interesse qu'aux couple het) et c'est legit. Ce qui me gène, c'est qu'elle acknowledge pas que ça implique blanc aussi surement. C'est comme les films mettant en scène des perso Noir.es. On a peur des films mettant en scène des relations negatives parce que il n'y a pas ou peu de postitif dans les films. Le negatif en soi n'est pas un problème, seulement la disymetrie. Ici, pareil selon moi. Ça me gène pas que tu traites de couples cis-het-blanc si c'est ce avec quoi tu es familière, mais dans un contexte français ou on fait pas d'études ethniques, c'est la moindre des choses imo que de préciser cela, au risque déplorable - comme ici - de se risquer a un universalisme - s'il n'est pas faux a posteriori – problématique.